Techniques à deux sabres
Armes :: Les Techniques Nito de l’Ecole BDSK
1. Dans les Budo classiques
Les passionnés de la Voie japonaise des Armes ne vont certes pas sans connaître la possibilité d’une pratique à deux sabres. Le personnage de Musashi et la valeur de son Ecole Nito, le fait historique du port du Katana et du Wakizashi réservés à la classe des Samouraïs, et encore cette faculté que bon nombre de guerriers se devaient de posséder, celle, ainsi, de pouvoir manier deux armes simultanément (soit en duel, mais encore sur le champ de bataille), sont autant d’éléments qui vantent la possibilité d’une telle pratique.
2. Et dans l'Ecole BDSK...
Sachant l’attention que l’Ecole BDSK porte à l’étude du Nunchaku, ou à l’étude des Nunchaku, devrions-nous dire, tant il est vrai que notre Groupement invite ses étudiants avancés à la maîtrise de Formes exercées à deux Nunchaku, les Techniques de type Nito ne pouvaient manquer d’être créées. Ce fut le cas dans le courant de l’année 2010.
3. Légendes et créations
On sait que l’histoire japonaise recèle de belles légendes qui viennent signifier l’origine de la création d’une Ecole, d’un Style, ou même d’une discipline martiale à part entière. C’est là d’ailleurs, on en convient, une bien jolie occasion de relier le pratiquant d’aujourd’hui à une mentalité nippone, qui, ancienne certes, n’en reste pas moins attirante, intéressante, touchante, troublante, du fait de sa dimension romanesque, poétique, onirique, philosophique, religieuse, ou même métaphysique.
On se rappelle ainsi l’origine de la création de la Voie du Bâton (Jôdô), laquelle naquit du long isolement et de l’exigeante ascèse choisie par son premier Maître. On se souvient, entre autres exemples, de la création des Ecoles Miyura et Yoshin Ryu, lesquelles (aboutissant probablement à l’Aïkido de Maître Ueshiba, mais encore à bon nombre d’Ecoles de Ju-Jutsu) devaient naître de ce médecin érudit épris des mystères des » choses de la nature « . Dans le même contexte, il vaut la peine de mentionner que les noms donnés à certaines Ecoles ne manquent pas de contenir en eux le fait d’une intervention supérieure ou divine. Ainsi l’Ecole Tenshin Shoden Katori Shinto, où les termes qui la qualifient stipulent que le Ciel vient en aide à l’inspiration du Maître fondateur. Ainsi l’Ecole Muso Shinden, où les Techniques sont rendues accessibles par le mystérieux moyen des rêves. Dans le même registre, mais plus proche de nous cette fois, on se rappelle la manière avec laquelle Maître Ueshiba s’exprima sur son assimilation de la pratique de la lance. Si une seule nuit de travail, alors qu’il s’isolait dans son Dojo d’Iwama, devait suffire à pratiquer correctement cette arme, c’est que, nous confie-t-il, les Kami étaient venus lui apporter le soutien nécessaire à la maîtrise de cet objet.
DVD Armes :: Extrait (4/4)
4. Les épées lumineuses...
La création des Formes Nito de l’Ecole BDSK repose elle aussi sur des éléments » légendaires « . Bien que nous ne soyons pas certain que la postérité réserve une place prépondérante à ces événements, nous pensons cependant qu’ils méritent d’être rapportés ici.
Ainsi, c’est l’extraordinaire engouement que le fils du Fondateur, âgé de sept ans (le fils, pas le Fondateur), porta à la série des films Star Wars qui allait tout déclancher… Mais aussi cette nette volonté des vendeurs de jouets, lesquels, sans se gêner le moins du monde, s’en vinrent à pousser le père à acquérir plusieurs épées lumineuses pour son fils.
Dès lors le sort en fut jeté. Lors d’un duel épique, tragique, mais aussi comique, duel au sein duquel le fils choisit de ne pas se contenter d’une épée, mais au contraire opta pour s’emparer vivement d’une deuxième, le père dû se rendre à cette évidence : plusieurs fois atteint, coupé, piqué, et vexé par l’une des deux épées, certes maniées avec la plus grande fougue, il ne lui restait plus qu’à se mettre assidûment au travail.
Quant à savoir si les Dieux, si les rêves, si les Kami vinrent à l’aide du père pour la création de ces Formes, nul ne le dit. Mais ce qui apparaît au vu de l’efficacité, de la beauté, de la justesse des Techniques Nito de l’Ecole BDSK, c’est bien, à n’en pas douter, que » la Force fut avec lui » !
5. Caractéristiques des Techniques BDSK
Pour en revenir plus sérieusement aux Techniques Nito de notre Ecole, il vaut la peine d’en dire quelques mots.
La première précision à apporter est sans doute celle-ci : les deux armes utilisées sont un Boken certes, mais aussi un Kodachi, et non pas un deuxième Boken, ce qui eût pu être une possibilité en effet. A notre sens, (mais nous ne sommes certes pas le premier à le penser) l’utilisation d’un Kodachi présente certains avantages que l’utilisation d’un deuxième Boken ne saurait apporter en la circonstance : la légéreté d’une telle arme (maniée avec la main » sinistre « , après tout !), mais aussi sa dimension, propice à une stratégie fluide et rapide, furent des éléments essentiels qui déterminèrent ce choix.
Puisque, comme on le sait, les Formes d’Iaïdo de l’Ecole sont au nombre de 27, il est dès lors question de 27 Techniques nouvelles exécutées à deux sabres.
Les Techniques dont il est question sont ainsi basées sur celles qui existent dans le Style d’Iaïdo de l’Ecole BDSK. Le travail de la main droite, lors de la pratique Nito, ne varie (volontairement) que fort peu de ce qui est d’ores et déjà connu. Autrement dit, le travail au Kodashi peut être considéré comme le fait d’un ajout au travail préalablement assimilé.
Mais si les 27 Formes d’Iaïdo sont la base de la création de la pratique Nito, cela ne veut pas dire pour autant que ces nouveaux Kata ne sont que la simple réplique des Techniques exécutées à un sabre !
Les Techniques mettent résolument l’accent sur le fait d’une totale indépendance des deux mains. Loin que le travail de la main gauche s’en vienne opérer symétriquement à la main droite, s’en vienne agir en même temps qu’elle, ou de la même manière qu’elle, ce travail est expressément différent, avec un type de techniques, avec une gestion des rythmes et des espaces qui se révélent d’une toute autre nature. En cela, les Techniques s’inspirent effectivement du maniement propre au Nunchaku, tel que l’Ecole l’envisage : exercés à deux Nunchaku, les mouvements de l’Ecole sont asymétriques eux aussi, avec une action, une intention, un rythme, un traitement de l’espace qui différent radicalement entre la main gauche et la main droite.
Là encore, on le remarque au passage, c’est bien de la même méthode, chère à l’Ecole et à son Fondateur, dont il est question : c’est une fois encore le transfert des connaissances dans un autre champ qui s’impose comme le moyen d’accès à d’autres qualités techniques, corporelles et mentales (Shin, Ghi, Taï).
(Puisqu’il est question de l’asymétrie contenue dans les Formes Nito, il est à propos de faire la remarque suivante. Tous les pratiquants de Judo, de Ju-Jutsu, d’Aïkido, de Karaté – et encore de bien d’autres arts martiaux qui travaillent à » main nue » – savent que l’un des principes majeurs de l’efficacité repose sur une maïtrise de l’indépendance des deux mains ! Un très bon exemple est celui du Randori de Judo, combat durant lequel, sans que le pratiquant n’en ait nécessairement conscience, les mains ne cessent d’exécuter des mouvements, des séries d’actions, dont la complexité n’a d’égal que la liberté que chacune des mains entretient avec l’autre. Ainsi, à cet égard, il est opportun de noter une fois encore que le fait que le Fondateur soit un Judoka de longue date ne va certes pas sans influencer l’exercice des armes.)
6. Principes et spécificités
Entre bien d’autres principes qu’il serait trop long d’énumérer ici, les Techniques Nito de l’Ecole BDSK ont été créées en respectant les notions essentielles suivantes :
:: Les principes d’attaque et de défense ::
L’utilisation du Kodashi est l’occasion d’approfondir la notion d’attaque et de défense.
Cette deuxième arme vient combler les manques, les » trous « , les faiblesses spatiales et temporelles qui apparaissent lors de l’utilisation du seul Boken.
Pour peu que la situation de combat l’exige, l’une des deux armes est vouée à défendre, et dès lors l’autre arme peut bénéficier de la liberté d’attaquer.
Si une des armes se voue à l’attaque, l’autre arme peut aussi bien être » gardée en réserve » pour la défense.
Attaque et défense finissent d’ailleurs par ne constituer qu’un seul Principe, lequel dessine le coeur de la technique. Attaque et défense finissent par constituer les deux versants d’un même sommet.
Dans le même registre, la notion de Sémé (le contrôle, la pression, la menace que le pratiquant opère sur son adversaire) peut être reconsidérée, pour être amplifiée. Alors qu’une arme s’exerce au Sémé, et que, dès lors, l’adversaire se sent momentanément contraint, l’autre arme permet de préparer sereinement l’attaque à venir !
Mais si nous évoquons la notion de Sémé, c’est aussi bien toutes les notions chères aux arts martiaux japonais que nous pourrions reconsidérer ici. Les notions de Maaï (le traitement et l’harmonisation de l’espace), de Yoshi (les cadences de combat), de Shisei (le maintien corporel et mental), les Shintaï (les déplacements du corps, mais aussi de l’esprit), les changements de Hanmi (les postures en » moitié de corps « ), les divers Kamae (les positions corporelles et mentales), etc. peuvent être l’objet d’un approfondissement et d’une reconsidération auxquels le travail Nito invite résolument.
:: Une stratégie bâtie sur l’indépendance des mains ::
L’indépendance des deux mains est une véritable panacée pour la construction d’une stratégie !
Si l’attaque ou la défense de l’adversaire le nécessitent, les deux armes peuvent conjuguer leurs efforts dans la recherche d’une efficacité accrue.
Pour peu que la situation l’impose, l’attaque peut advenir simultanément à la défense.
Mais encore l’adversaire peut être conduit à subir deux attaques en même temps, ou encore deux attaques » en cascade « , légérement décalée dans leur rythme et dans l’espace, ce qui rend leur parade particuliérement difficile.
Les deux attaques peuvent être de nature différente : ainsi, par exemple, le Kodashi peut donner un Tsuki, alors que le Boken opère une grande coupe quant à lui (et cela dans tous les axes possibles).
Puisqu’il est question d’une conjugaison des forces, il est à noter que, dans le style de l’Ecole, certaines Techniques en viennent à utiliser le Kodashi de telle manière que celui-ci se lie au Boken (qui semble bien lourd parfois, puisqu’il est tenu à une seule main !) pour » lancer « , » propulser « , » expulser » celui-ci dans le rôle qui est le sien.
Dans le même ordre d’idée, l’une des armes peut être utilisée à la manière d’un guide afin que l’autre arme puisse mieux viser le but à atteindre : l’une des armes glisse sur l’autre, immobile quant à elle, et cette manière de juxtaposition ne va pas sans accroître la vitesse et la précision de la coupe, de la pique, de la parade.
Dans le même ordre d’idée encore, le fait que les armes puissent très rapidement glisser l’une sur l’autre est important. Si cela ne manque pas de donner la possibilité d’une nette accélération lors des techniques, cela a aussi pour effet de masquer la stratégie mise en oeuvre ; lors de l’exécution des techniques » glissées « , l’adversaire ne parvient plus à voir, et à savoir lequel des deux sabres va frapper, et lequel va contrer !
Le fait que, lors d’une prise de garde ou lors d’une action, le Kodashi puisse se trouver sur le Boken ou au contraire en dessous de celui-ci est aussi un fait significatif des principes stratégiques mis en oeuvre par l’Ecole : un sabre, qui se trouve sous l’autre, peut dès lors être utilisé comme levier ; et s’il est dessus, il peut dès lors aisément servir de » poussoir « . Dans un cas comme dans l’autre, la vitesse d’action s’en trouve largement améliorée. Et aussi, le fait que les deux armes puissent rapidement changer de position (dessus / dessous) ne va pas sans créer un effet qui contribue résolument à masquer la stratégie mise en oeuvre.
:: Une exploitation des dimensions respectives des armes ::
Les mouvements furent créés en tenant véritablement compte de la dimension respective des deux armes.
Le Style de mouvements du corps, son attitude globale, le choix spécifique des changements de Hanmi, et encore la manière d’action et de positionnement du corps (stugi ashi, ayumi ashi, tsuri ashi, sankaku irimi, irmi tenkan, taï sabaki, ito kamae, sankaku kamae, etc), mais aussi le rythme spécifique de ces divers déplacements, tout cela est en effet explicable et justifiable (entre autres critères !) par le fait de la longueur des armes.
Et par » longueur des armes « , il est important de noter que, si l’on entend qu’elles sont de mensurations différentes certes, le fait d’une action spécifique ou d’une position particulière du corps peut aussi bien les traiter de telle sorte que, aux yeux de l’adversaire qui les subit, elles finissent par posséder la même longueur !
Ainsi, entre autres exemples, la garde de départ des Kata, pied gauche en avant (et non pied droit, comme c’est le cas pour les Techniques d’Iaïdo de l’Ecole) fut pensée de telle sorte que les deux armes possèdent la même longueur par rapport au sol ou par rapport aux yeux de l’adversaire.
Mais aussi, l’on pourrait citer bon nombre d’exemples dans lesquels la manière de position du corps engendre une action telle que le Kodashi finit par bénéficier d’autant d’allonge, finit par couvrir un champ d’action aussi long que celui propre au Boken lui-même.
:: Un réel approfondissement des comportements du corps ::
L’utilisation de deux armes ne va pas sans approfondir le rôle global des comportements du corps.
Davantage, il est important de comprendre que cet approfondissement se fait nécessairement au fur et à mesure du processus d’apprentissage : si le pratiquant veut parvenir à exécuter correctement ces Techniques, il est forcèment conduit à s’approprier de nouveaux comportements corporels !
(On remarque au passage que cette appropriation nécessaire est d’une nature semblable à celle qui opère dans la pratique du Randori de Judo : si le Judoka veut parvenir à la réalisation correcte d’une technique, il est obligatoirement conduit à un correct approfondissement des comportements de son corps !)
Si, au début de la pratique Nito du moins, le pratiquant perçoit un réel embarras (probablement dû au travail de la main et du bras gauches qui, par trop crispés, ont cette fâcheuse tendance à empécher la fluidité globale du corps), l’idée de la pratique de ces Formes est de parvenir à renverser le fait de cet embarras. Avec le temps et l’expérience, le pratiquant devrait finir par percevoir que l’utilisation des deux armes accroît nettement l’aisance de son corps, et dès lors l’efficacité, la justesse et la beauté d’action de celui-ci.
A cet égard, la pratique Nito ne va pas sans faire progresser le pratiquant dans son expérimentation globale des notions telles que les changements de Hanmi, le Shisei, le travail des hanches, les placements et les déplacements des pieds, les relations qui se tissent entre le déplacement du bas du corps et du haut du corps, Bref ! Lors de la recherche de maîtrise du travail à deux sabres, c’est tout le Budo et ses principes biomécaniques et proprioceptifs dont il est question en dernier ressort.
:: Un réel approfondissement des comportements de l’esprit ::
L’utilisation de deux armes ne va pas sans approfondir le rôle des comportements du mental, c’est l’évidence.
Davantage, il est important de comprendre que cet approfondissement se fait nécessairement au fur et à mesure du processus d’apprentissage : si le pratiquant veut parvenir à exécuter ces Techniques correctement, il est forcément conduit à s’approprier de nouveaux comportements mentaux !
(On remarque au passage, une fois encore, que cette appropriation nécessaire est d’une nature semblable à celle qui opère dans la pratique du Randori de Judo : si le Judoka veut parvenir à la réalisation correcte d’une technique, il est obligatoirement conduit à un correct approfondissement des comportements de son mental.)
Le fait est que la totale indépendance du travail des deux mains donne accès à d’autres manière d’être de la » conscience « . Comme nous aimons le dire lors du travail à deux Nunchaku, il s’agit, en dernière finalité, que le mental du pratiquant ne soit » ni prisonnier de sa main droite, ni prisonnier de sa main gauche ! Et dès lors, étant partout, il est nulle part ! Et s’il est nulle part, il peut dès lors être partout ! «
Sans pouvoir entrer ici dans les détails, lesquels seraient probablement vains à expliciter l’un des buts fondamentaux du Budo japonais, nous dirons cependant que la pratique Nito constitue sans conteste l’une des voies royales qui conduit à expérimenter l’êtat de Mushin (l’esprit vide), état probablement indispensable à une correcte et joyeuse maîtrise de l’art martial !
Et nous noterons encore que, comme nous l’avons expressément dit dans quelque page de ce site, notre Ecole (Ryu) ne cesse de poursuivre ce but essentiel qui consiste à offrir les conditions de possibilités qui, par la saisie intuitive des choses (Shin-Kan) conduisent l’étudiant à l’Eveil de sa conscience (Bodaï).
7. Les Techniques Nito et l'Iaïdo de l'Ecole BDSK
Pensant que nous avons suffisamment signifié que les Techniques Nito de l’Ecole BDSK furent créées en étroit rapport avec les Principes chers aux Budo en général, chers à l’étude des armes japonaises en particulier, chers au Style propre de l’Ecole BDSK, il nous reste à mentionner briévement les points suivants.
Si, comme nous le disions plus haut, les Techniques Nito de l’Ecole sont généralement exercées avec un Boken et un Kodachi (armes en bois), il est à préciser que ces Formes peuvent aussi bien être pratiquées avec un Katana et un Wakizashi (armes en métal).
Dès lors, ces nouvelles Techniques Nito (additionnées à celles exécutées avec une seule arme créées voici de nombreuses années, finissent par constituer un véritable ensemble que l’on peut précisément nommer l’Iaïdo de Bodaïshinkan Ryu.
8. Aya Waza et les Techniques Nito
Mais si tel est le cas, il est à noter aussi que (le lecteur ayant fait preuve de la grande patience nécessaire à lire les pages utiles à comprendre le système global de l’Ecole) l’Exercice de Aya Waza peut lui aussi être envisagé selon un nouveau point de vue : celui, ainsi, qui voit l’un des deux adversaires pratiquer avec deux armes (Boken et Kodashi) !
Et l’on comprend aussi que dans le registre de Aya Waza, d’autres Techniques attendent d’être créées, celles qui, en l’occurrence, voient les deux pratiquants entrer en joute avec deux armes pour chacun d’entre eux !
9. Comme source de nouvelles créations
Pour terminer, il est à propos de relever ce dernier point : l’existence des nouvelles Formes Nito ne va certes pas sans inaugurer un vaste champ d’étude, au sein duquel de nombreuses Techniques ne peuvent manquer de naître à chacun de nos cours !
Comme c’est très souvent le cas lorsque nous exerçons les Techniques à un sabre (ou au Boken) et que, il est vrai, une grande diversité de variantes sont possibles à partir des Techniques de base, ainsi en va-t-il pour les Techniques Nito. Pour peu que l’un des Kata Nito soit envisagé comme sujet d’étude, cela peut aussitôt déboucher sur l’expérimentation de diverses variantes possibles.
Et une fois encore, l’on est conduit à saisir la profonde relation qui existe entre la pratique des armes et celle du Randori de Judo.
Si le Judo comprend un nombre impressionnant de Techniques et de variantes, le Fondateur de l’Ecole BDSK entend qu’il en soit ainsi pour le style d’Armes pratiqué par les étudiants de notre Groupement.
Tout en étant parfaitement conscient que ce n’est pas le nombre de Techniques maîtrisées qui fait la valeur intrinsèque d’un pratiquant, il reste vrai, cependant, que la multiplicité, ou la diversité, devrions-nous dire, ne va pas sans offrir l’avantage de pouvoir répondre à toutes les situations de combat. Qui pratique le Randori de Judo sait pertinemment que le fait d’un nombre limité de techniques peut se payer cher lors d’une joute, et que, au contraire, posséder un large registre offre d’indéniables avantages !
Mais cela dit, la diversité est une valeur positive pour une autre raison, tout aussi fondamentale. Et à cet égard, il n’est besoin que de relire les textes de certains Maîtres d’Armes ou encore, il n’est besoin que de s’adonner corps et âme au combat de Judo pour s’apercevoir de cette valeur…
La diversité des Techniques, certes utile à répondre à toutes les situations, n’est qu’un moyen en réalité : elle n’existe que pour être dépassée !
Car en dernière finalité, la pratique est bien le processus, ou la Voie, comme l’on dit si bien, qui conduit le pratiquant à un certain état de conscience.
Un état de conscience qui, libéré de tout, voit dès lors » la bonne technique » fuser immédiatement, en parfaite harmonie, en parfaite unité avec la totalité des situations qui se présentent.
10. Remerciements
En conclusion, et tout en remerciant le lecteur intéressé à ces quelques pages, nous ne voyons pas d’autres choses à dire que ceci :
Vivent les difficiles, mais sublimes Techniques à deux sabres.
Vivent les enfants et leurs épées lumineuses.
Vive Maître Yoda !